L’Art du discours Soft Bling. Germanopratin ou New yorkais les Dandies de notre époque maitrisent leur Art qui repose sur un discours aussi finement ciselé que leurs créations. Ils font de leur vie une œuvre d’art.
Artiste emblématique des années 2.0, Jeff Koons a gardé de son premier métier de courtier en matière première le sens du pragmatisme et de l’investissement. Directeur Artistique, il ne réalise aucune de ses œuvres lui-même mais s’est entouré d’un studio de création de 100 assistants à qui il donne des directions d’exploration artistique très précises. Artiste kitch post Marcel Duchamp et Andy Warhol, son œuvre, destinée à toucher le plus grand nombre, est dédiée à la magnificence de la consommation traitée avec un humour proche de l’univers de l’enfance. A la fois homme de cœur et communicant, il épouse l’actrice porno Cicciolina qui le rend célèbre auprès du grand public. Présent dans les collections de François Pinault, il est également apprécié des nouveaux super-riches qui voient dans ses œuvres vendues jusqu’à plusieurs millions d’euros un investissement comme un autre et une bonne façon de faire rager leurs amis et rivaux qui n’achètent rien à moins d’un million d’euros. Comme la joaillerie et la haute horlogerie dans les siècles passés qui elles aussi commencent à battre des records de vente.
Koons a eu droit à une exposition au Centre Pompidou et à une rétrospective au Château de Versailles où il a mis en scène toutes ses techniques artistiques : peinture, sculpture, vidéo
assistée par ordinateur, installation. Comme Karl Lagerfeld qui y organise les défilés couture de la Maison Chanel.
Loin du discours passé de mode et volontairement cynique de Iggy Pop, la Rock Star post-Punk devenue effeuilleuse au timing millimétré qui vend son image dans toutes les campagnes de publicité et “se fout de ce que pense son public qui a déjà acheté son disque”, le discours contemporain de Jeff Koons est à la fois modeste et réaliste quand il reconnaît être incapable de réaliser la moindre de ses œuvres.
Humble également l’écrivain Fréderic Beigbeder qui, en recevant le Prix Renaudot désamorce la rancœur de ses détracteurs et autres collègues écrivains en déclarant “je n’accepte pas ce prix comme une récompense mais comme un encouragement à devenir écrivain”. Il leur adresse au passage un joli pied de nez ;-)